portrait
Présidente et fondatrice de l’antenne Makesense aux Philippines, Léa Klein a eu l’occasion de parcourir le monde, naviguant entre les différentes entités de l’association : SenseSchool, MakeSense ou encore SenseCube. Avec comme fer de lance l’entrepreneuriat social, elle considère que les entrepreneurs et les entreprises doivent être au service de la société et non l’inverse.
Collaboration homme & machine
A la fin de son Master en Finance à l’INSEEC BBA sur le campus de Lyon, Léa Klein soutient un mémoire de fin d’études dont le sujet porte sur les prêts bancaires accordés aux personnes en situation de précarité financière, avec les contributions d’Arnaud Poissonnier et d’Arnaud Ventura, respectivement fondateur de Babyloan et co-fondateur de Positive Planet.
Ensuite, Léa Klein se lance dans un Master en Etudes du développement à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Convaincue qu’une société juste et durable devrait dicter le futur des algorithmes, la jeune femme continue de se former en sciences sociales informatiques et dispose notamment d’un certificat en Big Data, Intelligence Artificielle & Ethique et d’une certification Google en analyse de données.
« Ce qui est important pour moi, c’est de savoir que dans 10 ans je ferai toujours un travail qui contribue à faire avancer les choses. Pour moi, ce n’est pas une question de carrière mais plutôt de continuer à développer suffisamment d’expériences et de légitimité pour agir sur des sujets de plus en plus complexes. Que cela soit via l’entrepreneuriat, un engagement bénévole ou en tant qu’employée au sein d’une structure agissant pour le bien commun », raconte-t-elle.
L’entrepreneuriat social
Léa Klein travaille à la charpente d’un avenir positif en Asie depuis plus de 6 ans, ce qui lui a permis de repérer les qualités de ses différents collaborateurs, notamment en matière de créativité. Parmi les outils à sa disposition, on retrouve une culture digitale hyper développée et l’assurance d’avoir un environnement de travail épanouissant avec beaucoup de temps accordé au team-building. Ensemble, ils souhaitent rendre l’entrepreneuriat social accessible à tous et démocratiser l’engagement citoyen :
« Bien que 90% des entrepreneurs accompagnés proviennent de Manille, l’entrepreneuriat social commence à avoir le vent en poupe aux Philippines et de belles histoires à succès ont émergé ces 10 dernières années », explique-t-elle.
Une mobilisation de passionnés, qui proposent des solutions afin que les inégalités sociales et les crises environnementales puissent un jour devenir anecdotiques.
L’Asie
Léa Klein s’est parfaitement adaptée au climat tropical de l’Asie et se surprend même à se sentir davantage chez elle aux Philippines que dans sa ville natale. Un peu comme si, après avoir passé un certain temps à l’étranger, il existait une sorte de choc culturel inversé à chaque retour en France :
« Ce qui ne change absolument rien à mon amour pour Strasbourg ! Cela me donne l’impression de redécouvrir constamment mon pays d’origine, ce qui est assez magique à vivre », avoue-t-elle.
Léa Klein s’épanouit également aux Philippines car elle a le sentiment de contribuer à un monde meilleur, et estime avoir la chance d’exercer un métier qui a du sens : « Je questionne constamment ma légitimité. En travaillant avec des personnes différentes, qui ont des façons de penser différentes, j’en apprends tous les jours ! »
Jeune femme engagée
Entre la structuration légale des activités, les levées de fonds, le développement des partenariats et l’élaboration du programme d’accompagnement des entrepreneurs sociaux au sein de l’antenne Makesense en Asie, Léa Klein trouve le temps de guider diverses organisations à impact dans l’implémentation de méthodologies de changement systémique, de gouvernance collective et d’innovation. Ainsi, elle collabore avec des associations appartenant au réseau de la Fondation Kofi Annan aux Philippines, au Bangladesh ou encore au Pakistan sur leurs campagnes d’engagement citoyen pour prévenir l’extrémisme violent:
« Mon rôle est de les outiller dans l’organisation de leurs communautés de bénévoles, permettre le partage de bonnes pratiques, et aussi faciliter le dialogue afin d’amener, par exemple, une définition plus large du terrorisme. Dans l’imaginaire collectif, le terrorisme ne s’exprime que dans un cadre d’extrémisme religieux, alors qu’il existe des milliers d’autres formes de terrorisme », raconte-t-elle.
Rien de surprenant alors, si parmi les modèles de Léa Klein on retrouve l’actrice Jane Fonda, grande féministe et activiste qui n’hésite pas à utiliser sa célébrité à des fins politiques. A plus de 80 ans, elle fait partie des piliers du mouvement Fire Drill Friday et milite pour le climat chaque vendredi devant le siège du congrès américain.
Innovation sociale
Au premier rang des meilleurs souvenirs d’étudiante de Léa Klein, il y a certainement l’engagement associatif. Suite à la création d’Enactus ECE INSEEC qui promeut le progrès sociétal par l’action entrepreneuriale, elle lance avec 6 autres étudiants un projet coopératif autour de femmes productrices de beurre de karité pour les aider à accéder à des échanges économiques avec la France. Elle enchaînera ensuite avec un service civique au sein d’Enactus France.
« Les projets associatifs sont des moments de vie uniques et des périodes d’apprentissage incroyables. Je me souviendrai toujours des premiers financements que nous avons reçus de la région Rhône-Alpes pour les lancer ! Je pense qu’il faut accorder autant de sérieux aux cours qu’à la vie associative de son école. C’est un excellent moyen de se faire des amis formidables, et de contribuer à de superbes actions à impact », préconise-t-elle.
Son conseil : « N’ayez pas une pensée figée »
Léa Klein invite tous les étudiants à se demander comment, à l’aide des compétences développées durant leur cursus, ils pourraient écrire une nouvelle définition de la carrière à succès.Il n’est jamais trop tard pour faire bouger les choses et contribuer à un monde meilleur, surtout si tous les acteurs de la société œuvrent ensemble pour défier le statu quo :
« Quels sont les métiers qui font rêver les étudiants? La finance? Le digital ? Le marketing ? Il existe des débouchés dans le secteur à impact qui vont au-delà de l’associatif, comme la finance durable, la mode éthique, le tech for good… Avec notre bagage d’école de commerce, on a tous le pouvoir de changer le monde ! », annonce-t-elle.
Selon Léa Klein, l’égo est l’un des pires ennemis de l’être humain. Pour être heureux et tendre vers un vrai changement de nos sociétés, il faut être en mesure de constamment se questionner et d’accepter que l’on puisse faire des erreurs. Le monde est en constante évolution, alors pourquoi rester figé dans un seul mode de pensée ?
Avec notre bagage d’école de commerce,
on a tous le pouvoir de changer le monde !
Léa KLEIN
ALUMNI INSEEC