Pour la routarde invétérée, il ne suffisait pas de fouler le sol de tous les continents ; aussi enthousiaste à l’idée de connaître les enjeux du globe dans leur profondeur que d’arpenter l’étendue de la publicité bien au-delà des slogans tapageurs, Julie prône une communication stratégique qui ne saurait céder aux artifices d’une logorrhée ou de la logomania : « Faire preuve de créativité sans se soucier de la compréhension de notre environnement ne mène nulle part. » Après une scolarité exemplaire, nonobstant une année de droit de travers, elle intégra Sup de Pub Paris sur les conseils d’un proche. Boudant quelque peu le volet artistique, Julie se régala surtout des cours de géopolitique et de leurs implications pérennes, extirpant de cette prose autant de matière à nourrir ses talents de tacticienne  –  « savoir sur quel levier appuyer en fonction des circonstances, c’est précisément ce que je trouve intéressant. » Julie sut se distinguer lors des cas pratiques immersifs grandeur nature, qui pour son école tiennent autant de la griffe que de la signature  –  « ultra formatrice, tellement concrète. » Orientant de la même manière le choix de ses stages, elle réussit à s’imposer face aux candidats de Sciences Po pour légitimer sa présence au sein de la branche politique et institutionnelle de l’agence Havas : « C’était une voie peu prisée par les autres, mais j’aime bien ce qui est de niche. » Enchaînant par une expérience à la Mairie de Paris puis un échange universitaire à Sydney, dans la droite lignée des mœurs et des usages, entre une séance de surf et un barbecue sur la plage, Julie put approfondir, le temps d’une escale en terre australe, ses connaissances sur un champ plus global : « Il n’y avait qu’une seule place, et je suis allée la chercher. Sup de Pub Paris m’a par ailleurs fait une fleur en acceptant que j’y suive des cours de sciences politiques et de relations internationales, qui ne collaient pourtant pas avec mon cursus  ! »

Son master en communication des entreprises et des institutions achevé puis complété d’une année en communication politique et publique, Julie trouva bien vite un poste taillé à sa mesure au Commissariat général à l’Égalité des territoires. Poursuivant en tant que responsable communication à la French Tech ainsi qu’à l’Agence du Numérique  –  « une vraie gymnastique intellectuelle »  –, c’est en suivant son intuition qu’elle saisira au vol « l’opportunité de toute une vie ». La voilà télescopée aux Émirats arabes unis, en qualité de directrice communication du Pavillon France de l’Exposition universelle de Dubaï 2022, où, deux ans durant, la Parisienne multipliera les allers-retours avant de poser six mois ses valises au Moyen-Orient. Elle fera feu de tout bois pour jongler au quotidien avec les relations presse, intervenant sur les volets « influence » et « digital », accompagnant les choix de programmation tout en supervisant la création d’une exposition virtuelle. Constamment à son aise lorsqu’il s’agit de recevoir les leaders de grandes entreprises françaises, les personnalités institutionnelles, ou encore des visiteurs VIP à l’instar de l’astronaute Thomas Pesquet, elle dut parfois se frotter à des étoiles plus terre-à-terre, influenceurs et autres divas. Julie ne manquera pas de construire avec sa meilleure amie rencontrée sur les bancs de Sup de Pub Paris, en charge du patrimoine de la Maison Jean Paul Gaultier, une exposition rétrospective du grand couturier : « C’est par ce genre d’actions que j’ai réalisé qu’à un poste de décisionnaire, on avait cette liberté de mettre en musique ce que l’on pense être bon pour un projet. » Comble du bonheur pour l’amoureuse des voyages, elle s’immerge dans un kaléidoscope de codes issus de tous les paysages, multipliant les rencontres à la sauce « Erasmus », découvrant dans la richesse de l’expatriation d’autres repères, de nouveaux us  –  « mais la prochaine, en 2025 à Osaka, ce sera sans moi : je préfère bouger pour me challenger. »

Des sollicitations du milieu spatial ou culturel ont beau se présenter, maintenant que sa mission en péninsule arabique se trouve derrière elle, Julie sait que rien ne tombe jamais du ciel : « Quand j’interviens à Sup de Pub Paris, j’aime rappeler aux étudiants qu’il ne suffit pas d’être bon pour construire sa carrière ; car des gens doués, il y en a plein ! Personne n’est irremplaçable, personne ne nous attend, il faut bosser dur et se battre tout le temps sans se reposer sur ses lauriers. Je suis la première à taper aux portes ! La rigueur est aussi importante que la persévérance. » Compte tenu de l’atypicité de sa trajectoire en dehors des strates habituelles, qu’elle projette une future vadrouille vers le Népal ou entretienne son rêve de créer une école de plongée sous-marine, c’est en zigzaguant à travers les lignes que Julie puise cette force résiduelle et motrice, l’amenant tant sur les cimes des montagnes qu’auprès des barrières de corail.