portrait
Féru d’innovation, Khalil Maaouni est entrepreneur dans l’âme. Que ce soit dans sa propre entreprise ou dans les sociétés pour lesquelles il travaille, Khalil aime résoudre des problèmes et créer de la croissance. Des qualités qui lui ouvrent toutes les portes, y compris celles de Coca-Cola Bottlers Japan où il travaille depuis plus de deux ans !
Changement de destination
A l’origine étudiant en biologie, Khalil valide sa licence avant de s’apercevoir que le monde des sciences n’est pas fait pour lui. “J’aimais les sciences mais je n’avais pas envie de travailler là-dedans. La recherche était trop lente et j’avais besoin d’efficacité”, explique t-il.
En parallèle, il aide une de ses cousines à passer le concours aux grandes écoles de commerce, ce qui le conduit à postuler aux mêmes formations. Il choisit le BBA en Marketing and International Business de l’INSEEC, à Bordeaux.
Ce qui lui plaît ? La possibilité d’être plus autonome, de travailler et voyager en même temps. Il a déjà un fort intérêt pour le marketing, le commerce international et le digital, des domaines qui l’intéressent plus que la biologie.
La principale qualité de Khalil, c’est sa capacité à prévoir. En entrant à l’INSEEC en 2009, il sait déjà ce qu’il veut comme parcours. “La chose qui manque le plus aux étudiants qui rejoignent le cycle supérieur, c’est de planifier à long terme. Les portes s’ouvrent, mais il faut choisir les bonnes portes. Le chemin peut être difficile à prévoir, mais il faut planifier la direction”, affirme Khalil.
Pour payer ses études, il décide de monter sa propre entreprise.
Excursion dans l’entrepreneuriat
Khalil se demande alors ce qu’il pourrait faire comme travail en ligne. A l’époque, en 2008, il avait l’habitude d’écrire des nouvelles. Pourquoi ne pas écrire pour les autres ? C’est le moment idéal : les TPE/PME se déploient sur le web et ont besoin d’être bien référencées sur les moteurs de recherche. Il devient copywriter.
“Je me suis rendu compte que je me débrouillais bien en SEO, raconte-t-il. Mon site se plaçait très bien sur les requêtes “rédacteur”, “rédacteur en ligne” : mes clients voulaient la même chose”.
Khalil agrandit rapidement son équipe en embauchant 20 personnes en Asie. Il se retrouve à faire davantage de gestion et de management que de marketing, et s’aperçoit qu’il a atteint un palier de croissance. Il vend son entreprise à un partenaire en Indonésie lorsqu’il est embauché chez EF Englishtown, à Hong-Kong.
Décollage pour le Japon
En 2009, l’Asie n’est pas le continent de ses rêves. Lorsqu’il doit partir en échange durant ses études au BBA Bordeaux, son intérêt se porte d’abord sur les États-Unis. Malheureusement, pour une question de passeport européen, il se voit contraint de changer de destination et se dirige vers le Japon, la deuxième puissance mondiale à l’époque.
Les 6 mois d’échange à la Ritsumeikan Asia Pacific University se transforment finalement en 1 an. “J’avais choisi l’université japonaise qui accueillait le plus d’étrangers, dans la volonté de créer un réseau important. D’ailleurs, j’y ai toujours des contacts ! C’est un excellent choix d’université que je conseille aux étudiants de l’INSEEC”, certifie t-il.
Le système d’études au Japon est très différent de la France. Selon Khalil, la France a un système plus élitiste, avec une ambition de créer les dirigeants de demain, alors que le Japon préfère créer les employés de demain. Cela ralentit malheureusement le développement du pays. “Un entre-deux serait l’idéal, mais je pense que les études vont radicalement changer dans le futur. L’apprentissage se fera tout au long de la vie”, soutient-il.
Le continent où il faut être
Une fois en Asie, Khalil Maaouni sait qu’il doit y rester.
La croissance est là.
La majorité de la population mondiale est là.
La majorité de la production est là.
Il trouve naturellement des opportunités professionnelles grâce à ses capacités techniques, qui compensent selon lui son japonais approximatif. Cela fait désormais 13 ans qu’il vit en Asie, avec plusieurs expériences dans différents pays.
“En revanche, je pense que de nouveaux pôles de développement vont se créer en Afrique et en Amérique latine dans les années à venir. L’Asie va accélérer sa croissance puis atteindre un plateau. Pour l’instant, il faut être présent en Asie, mais dans 10 ans, je changerai sûrement de pays. J’irai peut-être au Costa Rica !”, déclare Khalil.
Expédition professionnelle en Asie
L’aventure asiatique débute à Hong Kong, où Khalil travaille pour EF Englishtown puis EF Education First. En tant qu’Online Marketing Global Manager, on lui confie des missions de marketing et d’IT. Il crée un pôle pour la publicité Facebook.
“Chez EF, ils engagent beaucoup de jeunes à qui ils donnent leur confiance. J’étais le plus jeune manager à l’époque. Lors de mon premier jour, j’ai rencontré le CEO. Il m’a demandé si j’étais le nouveau stagiaire !” se souvient-il.
Malgré une bonne ambiance et de belles opportunités, Khalil décide de quitter EF en 2015. Pour poursuivre sa croissance professionnelle, il aurait dû retourner en Europe, mais préfère rester en Asie, à Tokyo plus précisément. Il rejoint alors Mindshare, réseau mondial d’agences média. Il travaille principalement pour Booking.com, où il gère le lancement de la marque au Japon, mais aussi pour Nike ou LVMH.
Un an et demi après, Khalil est recruté par Mystays Hotel Management comme Head of Digital. “C’était la quatrième chaîne hôtelière du Japon, avec 40 hôtels. Quand je suis parti, 4 ans et demi plus tard, ils avaient acquis 120 hôtels. C’était un travail très intéressant bien que difficile car je ne parlais pas parfaitement japonais. En 2020, j’ai senti que j’atteignais la fin de ma croissance, je voulais me lancer dans l’entrepreneuriat mais avec le Covid19, j’ai préféré travailler chez Coca-Cola Bottlers Japan”, raconte Khalil.
Acheminement des bagages chez Coca-Cola
“Pendant mon année à la Ritsumeikan Asia Pacific University, j’ai rencontré le directeur de Coca-Cola Bottlers Japan : c’était mon professeur d’International Marketing, relate Khalil. Il m’a marqué par sa façon d’analyser les problèmes. Un jour, il nous a demandé comment savoir ce qui était le plus acheté dans les distributeurs automatiques. Plusieurs réponses ont été proposées : regarder ce qu’achètent les consommateurs, réaliser des études statistiques… Mais la réponse du professeur était la plus simple et la plus logique. Regarder dans les poubelles ! Maintenant, je sais que la simplicité est la meilleure manière de répondre à un problème”.
Aujourd’hui, Khalil Maaouni n’est plus étudiant mais Head of Data & Digital chez Coca-Cola Bottlers Japan. Il est en charge de la digitalisation de la société et des distributeurs de boissons. Passionné d’innovation, son objectif est d’automatiser le plus possible en utilisant l’intelligence artificielle.
En travaillant chez Coca-Cola, il aimerait changer les choses de l’intérieur pour laisser une planète plus propre. Pas avec une baguette magique, mais en changeant l’outil de fabrication et l’outil de vente. Les révolutions doivent avoir lieu en interne. “Ça ne sert à rien de montrer du doigt, il est plus utile d’aider les entreprises à se transformer”, affirme Khalil.
Prochain terminus : Espace
Si son travail chez Coca-Cola Bottlers Japan l’anime, il sait qu’il quittera sûrement l’entreprise dans quelques années. D’après lui, son métier aura probablement changé voire disparu dans 10 ans, du fait de l’automatisation. Alors, que fera t-il ?
“Idéalement, je travaillerai dans l’industrie spatiale, peut-être dans ma propre start-up. Il n’y a pas que la fabrication de fusées, beaucoup de problèmes logistiques doivent être réglés dans l’espace. J’ai envie de contribuer à l’évolution de ce secteur. Selon moi, la production sera petit à petit délocalisée dans l’espace, dans 100 ans. Je ne serai peut-être pas là pour le voir !”, plaisante-t-il.
La chose qui manque le plus aux étudiants qui rejoignent le cycle supérieur, c’est de planifier à long terme. […] Le chemin peut être difficile à prévoir, mais il faut planifier la direction.
Khalil MAAOUNI
ALUMNI INSEEC