portrait
Trouver des solutions à des problèmes, Oriane Sauzedde-Gorny a ça en elle. C’est même de cette façon qu’elle a créé Jomini, sa start-up spécialisée dans la gestion des risques supply chain. C’est ce qui l’a également conduit à se lancer en politique avec les Jeunes Démocrates et le Modem, pour favoriser l’engagement des jeunes. Un parcours riche, marqué par la multidimensionnalité qu’elle a appris à HEIP.
HEIP, le coup de foudre intellectuel
Plusieurs années à étudier le commerce, bien que très instructives, ont permis à Oriane de réaliser que des études en sciences politiques internationales l’intéresseraient davantage. Elle candidate alors à HEIP : elle cherche plus d’ouverture d’esprit, de réflexion et d’international. Une fois arrivée dans l’école, elle vit un véritable coup de foudre intellectuel !
“HEIP a été une révélation. En sortant du lycée, le programme m’intéressait déjà mais je craignais de ne pas avoir le niveau. J’aurais dû avoir le cran de candidater. J’ai trouvé à HEIP tout ce que je recherchais, tout ce que j’avais envie d’apprendre. Pour suivre les cours qui m’intéressaient, j’ai même recommencé en 2ème année de bachelor alors que j’avais déjà un bachelor en commerce”, explique Oriane.
Ce qu’elle a le plus apprécié à HEIP, c’est la multidimensionnalité. Peu importe votre travail, vous avez besoin d’analyser différents aspects qui peuvent l’influencer : les dimensions politiques, économiques, géographiques, météorologiques, sociales, technologiques, etc. “C’est essentiel et ce n’est pas assez enseigné dans d’autres cursus”, ajoute t-elle.
Si Oriane était certaine d’aimer ses études à HEIP, à l’époque, elle ne savait pas du tout vers quel métier se diriger. Cette formation ouvre de nombreuses portes, mais il n’est pas évident de savoir laquelle pousser. “HEIP donne les clés, maintenant il faut démarrer la voiture”, plaisante t-elle.
Durant sa première année de master à HEIP, elle accomplit son stage chez l’Union des Jeunes Cadres Africains pour le Développement comme responsable communication et lobbying. La mission de l’association est de mettre en valeur les offres d’emploi dans les pays d’Afrique francophones auprès des étudiants français. Oriane travaille avec les chambres de commerce locales, les ministères locaux et les cabinets présidentiels. Son intérêt est tel qu’elle poursuit son travail en tant que bénévole dans l’association et trouve sa voie dans le lobbying.
L’énergie, un secteur stratégique en France
Oriane réalise son stage de fin d’études chez Avsien International, qui l’embauche ensuite comme consultante. Elle se spécialise dans le secteur de l’énergie, un sujet qui l’a toujours intéressée car multidimensionnel.
Elle travaille ainsi sur les questions d’indépendance énergétique de la France et sur le développement des énergies renouvelables et du nucléaire. Elle collabore notamment avec EDF, General Electric ou encore Renault pour développer leur logistique industrielle énergétique.
En parallèle, elle mène des actions de lobbying auprès des politiques pour financer l’évolution énergétique française. “Nous sommes le maillon central de la chaîne : nous faisons passer les informations des laboratoires de recherche interne des grands groupes vers les politiques. Le lobbyiste aide les entreprises et les politiques à dialoguer ensemble”, explique Oriane.
Un an et demi plus tard, Oriane rejoint le cabinet de conseil Aedis Partners, où elle travaille sur les mêmes sujets. Elle assiste le groupe Muller, spécialiste du confort thermique pour les bâtiments. Son client est si satisfait de son travail qu’il la recrute pour créer son propre département juridique et affaires publiques, qu’elle dirige durant près de 3 ans avant de créer sa start-up, Jomini.
Prévoir les risques supply chain grâce à Jomini
L’idée de Jomini est venue à Oriane grâce à une note de Bercy durant le premier confinement. Un gros problème se posait en France : l’approvisionnement en matière première. Il n’existait aucun outil pour avoir une vision sur la chaîne d’approvisionnement et anticiper les crises. “C’est exactement ce qu’on apprend à HEIP !”, affirme t-elle. Oriane trouve alors la solution : développer une plateforme SaaS de mitigation des risques inhérents aux matières premières critiques.
“Imaginez : une sécheresse historique se produit à Taïwan. Vous pensez que ça n’aura aucun impact en France, et pourtant ! Taïwan est le plus gros producteur de puces électroniques. Leur production nécessite de grandes quantités d’eau. Du fait de la sécheresse, la production est ralentie. D’ici quelques semaines, les entreprises françaises ayant besoin de puces ne pourront plus en avoir. Notre rôle avec Jomini, c’est de prévenir nos clients de faire des commandes de puces dès maintenant pour ne pas se retrouver sans stock dans un mois, au plus fort de la crise”, explicite Oriane.
Ces problèmes d’approvisionnement se produisent car la plupart des entreprises n’obtiennent pas ces informations suffisamment tôt, ou ne prévoient pas les conséquences. Jomini apporte l’information sur un plateau aux entreprises, grâce à une veille continue et à son analyse.
“Les entreprises ont tout intérêt à passer par une solution comme Jomini. Cela leur évite de passer du temps à réaliser des recherches géopolitiques, météorologiques, sociales, économiques… Nous effectuons également la traçabilité des matières premières, car la réglementation française est très contraignante sur la qualité des ressources. Aucune autre start-up n’est positionnée sur ce marché !”, ajoute Oriane.
Actuellement, Jomini est en pleine levée de fonds pour développer la plateforme SaaS. Leur objectif ? Achever la levée de fonds en 2022 pour un lancement sur le marché en 2023.
Un engagement politique en faveur des jeunes
En plus de sa start-up, Oriane est très engagée politiquement. Elle est secrétaire générale des Jeunes Démocrates 92, élue au Conseil départemental du Modem et présidente de la Commission d’Arbitrage des Jeunes Démocrates. Elle a également coordonné la cellule programme de la liste Envie d’Île-de-France de Laurent Saint-Martin pour les élections régionales de 2021.
“La politique, c’est comme étudier un pays. Il faut apprendre à gérer tous les intervenants, qui ont chacun leurs priorités. C’est passionnant et c’est la traduction de ce que j’ai appris à HEIP”, affirme Oriane.
Ce qui lui plaît dans son engagement centriste, c’est que tout idée est bonne à prendre pourvu qu’elle soit intelligente. “Par exemple, le 13 janvier nous avons voté la résolution de La France Insoumise pour reconnaître l’endométriose comme affection longue durée. Nous ne sommes pas dans le même groupe et pourtant, le vote a été unanime”, relate-t-elle.
Son principal objectif est d’intéresser les jeunes à la politique et favoriser leur engagement. Il est important de développer la compréhension des institutions dès le collège ou le lycée, car même les adultes ont parfois du mal à les comprendre. Plus on leur apprend, plus ils seront impliqués politiquement une fois majeurs. A son niveau, Oriane aide à mobiliser les jeunes, quelles que soient leurs idées.
HEIP donne les clés, maintenant il faut démarrer la voiture.
Oriane Sauzedde-Gorny
Alumni HEIP