portrait
Star française du handball, Melvyn Richardson n’en est pourtant encore qu’aux prémices de sa carrière. A seulement 24 ans, le champion a déjà un palmarès exceptionnel. Aujourd’hui arrière-droit au FC Barcelone, Melvyn revient sur ses débuts et sur son cursus au CESNI (INSEEC Bachelor), pour assurer son après-carrière. S’il n’y avait qu’un seul mot à retenir de ce portrait : plaisir !
Grandir avec le sport
Melvyn est né avec un ballon dans les mains. Grâce à ses parents sportifs – son père handballeur professionnel et sa mère basketteuse professionnelle -, il baigne très tôt dans le monde du sport.
Il ne se limite pas aux sports de ses parents et touche à toutes les disciplines. Football, natation, judo, tennis… C’est finalement vers le handball qu’il se dirige à 8 ans, à son arrivée à Chambéry.
“Tous mes copains en faisaient, alors j’ai décidé de jouer au handball avec eux ! Mon père ne m’a jamais poussé vers ce sport en particulier, il voulait surtout que je prenne du plaisir et que je me dépense. Il m’a toujours laissé le choix”, raconte Melvyn.
C’est quand il commence à être sélectionné en équipe de France jeunes qu’il se pose la question d’une carrière dans le handball. Il intègre le centre de formation du Chambéry Savoie Handball en 2014, puis signe son premier contrat professionnel en 2015. C’est le début de sa carrière de handballeur professionnel !
Son premier match professionnel
A seulement 17 ans, Melvyn joue son premier match en D1, avec l’équipe professionnelle de Chambéry. Il s’en souvient comme si c’était hier :
“J’étais encore au centre de formation et mon père était entraîneur en intérim. Je revenais tout juste d’un stage avec l’équipe de France jeunes et j’avais droit à quelques jours de repos. Finalement, mon père m’a demandé de remplacer un de ses joueurs blessés. C’est donc à Nantes que j’ai joué mon premier match professionnel ! Je ne suis resté que 7 minutes sur le terrain, mais c’était extraordinaire”, se souvient t-il.
Préparer l’après-carrière
En parallèle de sa carrière sportive, Melvyn désire avoir un bagage universitaire. C’est ainsi qu’il rejoint le CESNI, le centre d’études des sportifs nationaux et internationaux.
Il choisit cette école car elle lui offre des aménagements pour réussir à gérer sa carrière sportive. Les professeurs étaient très disponibles pour l’aider, y compris à distance. Après 3 ans, il obtient un bachelor en techniques de commercialisation.
Suivre ce double cursus était difficile, mais il ne le regrette pas du tout.
“Le sport, ça ne dure pas toute la vie. En général, les handballeurs prennent leur retraite entre 35 et 40 ans. Une fois leur carrière terminée, beaucoup de sportifs ne savent pas quoi faire. Je voulais éviter ça en ayant un diplôme universitaire à faire valoir après ma carrière sportive”, explique Melvyn.
A 24 ans, le handballeur professionnel a encore le temps de penser à sa retraite. Néanmoins, il réfléchit à son avenir et aux métiers qui pourraient l’intéresser. Son souhait est de travailler dans le secteur du sport, mais il ne s’est pas encore arrêté à une profession précise.
Une question de régularité
Si le talent, le travail et la détermination sont des qualités essentielles pour devenir sportif de haut niveau, Melvyn met l’accent sur la régularité. Comme il le dit, “être un champion ce n’est pas gagner une compétition, c’est être régulier”.
Les matchs en dents de scie, très peu pour lui. Ce qu’il vise, c’est d’être bon dans tous ses matchs. Le plus difficile, ce n’est pas de remporter le match mais la régularité. C’est certainement cet état d’esprit qui l’a conduit à être élu meilleur joueur du championnat de France et meilleur arrière droit du championnat de France en 2019.
Avant tout, Melvyn insiste sur le fait qu’il faut être passionné par son sport et heureux de s’entraîner. Le résultat final, c’est du bonus : il faut surtout prendre du plaisir !
Du Montpellier Handball au FC Barcelone
En 2017, Melvyn signe un contrat au Montpellier Handball, après 2 ans à jouer comme professionnel au club de Chambéry. Avec le club de Montpellier, il remporte de multiples victoires, dont celle de la Ligue des Champions en 2018.
En parallèle, il continue de performer au sein de l’équipe de France, notamment au Championnat du Monde 2019 où l’équipe gagne la médaille de bronze et aux Jeux olympiques d’été 2020, où les handballeurs remportent la médaille d’or.
En juillet 2021, il quitte son premier club pour le FC Barcelone. Un changement difficile, mais surtout excitant pour Melvyn.
“A Montpellier, on avait évidemment envie de gagner les matchs, mais c’est très différent au FC Barcelone. Ce n’est pas juste une envie, il faut gagner. Il faut remplir les objectifs. Ça me plaît car je suis très compétiteur et j’ai envie de remporter des victoires”, déclare t-il.
Transmettre sa passion
Parce que Melvyn aime plus que tout le partage, il a été ravi de répondre favorablement au club de handball de Montmélian lorsqu’on lui a proposé d’organiser un stage en son nom. C’est en 2018 qu’a lieu la première édition du stage Melvyn Richardson, qui perdure encore en 2022.
“Lorsqu’on me l’a proposé, j’ai trouvé ça super intéressant de pouvoir rencontrer des jeunes et partager mon expérience. Moi aussi, quand j’étais petit, j’étais émerveillé en rencontrant des sportifs professionnels. Je sais ce que c’est ! Ces stages, c’est vraiment pour s’amuser, partager de bons moments et faire des rencontres. Ce sont des vacances sportives. Le but n’est pas de devenir handballeur professionnel !” explique Melvyn.
Ses proches avant tout
Quand on lui demande quels sont ses meilleurs souvenirs ou ses compétitions les plus marquantes, un élément revient dans la bouche de Melvyn : ses amis et sa famille.
S’il apprécie tous les matchs auxquels il participe, ses meilleurs souvenirs restent ceux de son enfance, lorsqu’il jouait au handball avec ses camarades de classe le week-end. “Ce sont d’excellents moments, tout comme les grandes compétitions”, déclare t-il.
En parlant de grandes compétitions, la première victoire qui l’a marqué, c’est celle au championnat de France en 2011, avec l’UNSS ! Il l’a obtenue avec ses meilleurs amis, à l’âge de 13 ans. Un souvenir gravé en lui.
Ensuite, sa victoire au championnat d’Europe -18 ans avec l’équipe de France Jeunes, en 2014. Là aussi, il met en avant l’esprit d’équipe et les excellentes relations entre joueurs. De même pour la Ligue des Champions, remportée en 2018.
Si Melvyn est un compétiteur dans l’âme, ce n’est pas l’attrait pour la gloire qui l’a poussé dans le handball professionnel. Ce qu’il aime plus que tout, c’est prendre du plaisir en jouant, avec ses coéquipiers tout comme avec ses proches. Et rendre sa famille fière.
“Être un champion ce n’est pas gagner une compétition, c’est être régulier”.
Melvyn RICHARDSON
ALUMNI INSEEC