Interview de Laura Turpin-Dieumegard, alumna du BBA INSEEC
Authentique, téméraire et déterminée, Laura Turpin-Dieumegard est “the lady with fire in her blood” selon ses collègues chez Meta, à Londres. Après 4 années au sein de l’école de commerce BBA INSEEC de Bordeaux, Laura a prouvé qu’avec suffisamment de détermination et de rigueur, tout était possible, y compris travailler chez Google et Facebook.
Une détermination à toute épreuve
“Everyone has a plan until they get punched in the face”. Cette citation de Mike Tyson, Laura Turpin-Dieumegard en a fait son leitmotiv. Les épreuves de la vie n’ont jamais fait reculer ses ambitions, bien au contraire. Sa fougue l’a fait avancer, peu importe les obstacles sur sa route. Très souvent sous-estimée, l’objectif de Laura a toujours été de prouver le contraire. Avec brio.
En effet, le BBA INSEEC a la particularité d’être un cursus entièrement tourné vers l’international. Il encourage les stages dans le monde entier et propose un semestre d’échange en troisième année.
Courir le marathon de New-York avec un genou foulé
Courir les 42,6 km du marathon de New-York n’est pas donné à tout le monde. Alors avec un genou foulé… Une nouvelle preuve de la détermination sans faille de Laura !
“Pendant mon premier stage à New-York, j’ai eu envie de faire le marathon de New-York. J’ai acheté un dossard et j’ai commencé la course. Arrivée au 28ème kilomètre, j’ai été poussée et je suis tombée sur mon genou. En boitant, je suis parvenue au stand de soin. Après un rapide coup d’œil, le médecin m’a affirmé que je devais arrêter le marathon et aller à l’hôpital. J’ai regardé mon genou tripler de volume…et j’ai pris la décision de quitter le stand pour continuer la course dès que le médecin s’est absenté. Je ne prends pas de non comme réponse. J’ai mis 6h30 à faire ce marathon, mais je suis allée au bout !”, raconte Laura.
Un choix qui a cependant eu des conséquences, car son genou l’a empêché de faire du sport pendant 2 ans. Mais est-ce que cette expérience lui a passé l’envie de courir un marathon ? “Je vais le refaire !”, affirme-t-elle en souriant.
Partir à New-York faire du porte à porte pour un stage
En 2010, Laura fait son premier stage à New-York, à l’école de danse Dance New Amsterdam. C’est là qu’elle tombe amoureuse de cette ville dans laquelle elle a le sentiment de pouvoir être elle-même.
Une fois de retour en France, son unique désir est de retourner là-bas pour son deuxième stage. Malheureusement, l’école de danse a fermé ses portes entre-temps et elle n’a plus de réseau professionnel aux États-Unis. Qu’à cela ne tienne : Laura prend un vol pour New-York et fait du porte à porte pendant 2 semaines pour décrocher un stage. Elle finit par rencontrer Mathilde Le Fevre, marketing manager chez Christine Valmy à l’époque. Après un entretien en face de l’Empire State Building, elle décroche son stage !
“C’est la première personne qui a vraiment cru en moi dans le monde du travail, relate Laura. Aujourd’hui, Mathilde est Global Marketing Director chez BareMinerals. Mes 2 stages chez Christine Valmy avec elle m’ont énormément appris dans le secteur du marketing. C’est également là que j’ai découvert mon attrait pour l’éducation et la formation des usagers. J’aime expliquer des choses compliquées !”
Rater un entretien pour sauver une vie
Après ses 4 années d’études à BBA INSEEC Bordeaux, Laura est acceptée à l’Université Paris Dauphine pour un master en commerce international. Une alternance est obligatoire pour poursuivre cette année d’études. Ainsi, la première semaine comprend des speed meeting avec des entreprises pour décrocher une alternance plus facilement.
Laura passe plusieurs entretiens (SANOFI, Dassault Systèmes…), mais son véritable souhait est de faire son alternance chez Lafarge. Au moment de rentrer dans la salle d’entretien de Lafarge, elle se fige. Dans la pièce d’à côté, un homme fait un malaise cardiaque. Coup de chance, Laura sait pratiquer les massages cardiaques ! Elle en réalise un jusqu’à l’arrivée des pompiers, oubliant complètement son entretien. L’homme est sauvé.
45 minutes plus tard, SANOFI l’appelle pour un second entretien dans leurs bureaux l’après-midi même. Laura a à peine le temps de reprendre ses esprits qu’elle doit se préparer pour un nouvel entretien. Finalement, entre SANOFI et Dassault Systèmes, son choix se portera sur cette dernière entreprise.
“La leçon que je retiens de cette expérience ? Savoir se dépasser et ne pas trop réfléchir. Autant pour réaliser un massage cardiaque dans des conditions de stress intense que pour aller à un entretien d’embauche quelques heures plus tard comme si rien ne s’était passé”, déclare Laura.
Rentrer chez Google après 16 tentatives
À la fin de ses études, Laura sait exactement dans quelle entreprise elle souhaite travailler.
“Dans ma vie, j’ai souvent été sous-estimée. J’avais envie de prouver à tout le monde que j’étais capable de travailler dans une des meilleures entreprises du monde, où il est très dur de rentrer. Chez Google”, proclame-t-elle.
Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu. Laura enchaîne les entretiens à Paris et à Londres mais en rate beaucoup. Cela n’a pour autant pas entaché sa détermination, bien au contraire. “J’avais envie d’y retourner après chaque entretien. Plus on me disait non, plus j’avais envie d’y arriver ”, explique Laura.
A chaque entretien où sa candidature est refusée, Laura retient les leçons et fait de son mieux pour s’améliorer en vue du prochain entretien. Elle travaille beaucoup sur elle-même, y compris en se mesurant au parcours des autres candidats.
Finalement, Laura est acceptée en CDD chez Google le jour de ses 25 ans !
“Ma dernière entreprise sera probablement Facebook”
Après 2 ans passés chez Google au Royaume-Uni, Laura est cooptée pour travailler chez Meta, toujours à Londres. Elle passe les entretiens et obtient un poste au sein de Facebook Blueprint, dans la publicité.
Si Laura adore le groupe Meta pour lequel elle travaille depuis près de 5 ans, elle sent une forte fibre entrepreneuriale en elle. “Je sais qu’un jour je lancerai mon activité. Ma dernière entreprise sera probablement Facebook”, affirme t-elle.
Ses diverses expériences d’entretien, tant chez Christine Valmy que chez Dassault Systèmes, Google et Facebook, l’ont conduit à développer des méthodes et des techniques pour réussir ses entretiens et marquer les esprits.
“Chez Facebook, je suis passée dans la peau du recruteur, j’ai fait passer beaucoup d’entretiens. Je me suis aperçue que certaines personnes avaient des CV incroyables mais ne savaient pas du tout se vendre.”, explique Laura.
En 2019, Facebook recrute 1000 personnes. Une information qu’elle partage sur son profil LinkedIn, sans oublier de conclure par “Envoyez-moi un message privé, je serais heureuse de vous aider”. Résultat ? Plus de 600 messages privés, auxquels elle met plus de 2 mois à répondre. Elle écrit un article “May the job be with you” dans lequel elle explique ses techniques d’entretiens. C’est à cet instant qu’elle comprend le besoin profond des étudiants de recevoir de l’aide pour réussir leurs entretiens de recrutement. Désormais, elle coache des étudiants, tout en ayant le sentiment que c’est dans cette voie qu’elle souhaite poursuivre sa carrière professionnelle.
Durant son congé maternité débuté en 2020, Laura commence la création d’un cours pour armer les étudiants face aux entretiens d’embauche. Son expérience dans l’advertising est d’une aide précieuse pour les aider à se vendre. D’ici quelques années, elle espère se lancer dans cette activité à temps plein et accompagner davantage d’étudiants.
Un mot de fin ? “Beaucoup de personnes m’ont aidé à arriver là où j’en suis aujourd’hui professionnellement parlant. Je n’y suis pas arrivée toute seule ! Watch me, ce n’est que le début !”
Un mot de fin ? “Beaucoup de personnes m’ont aidée à arriver là où j’en suis aujourd’hui professionnellement parlant. Je n’y suis pas arrivée toute seule ! Watch me, ce n’est que le début !”
Laura Turpin-Dieumegard
alumna INSEEC BBA