portrait
Non, ceci n’est pas le titre d’un biopic. Pourtant, le parcours de Julien Noble ressemble à s’y méprendre au scénario d’une success-story. Enchaînant les rôles-titres, il commence chez Walt Disney Studios en 2010 comme directeur international de la publicité et de la stratégie en ligne, puis devient vice-président du marketing digital international. En 2015, il remporte l’audition de la 20th Century Fox et est rapidement promu vice-président exécutif du marketing digital à l’échelle mondiale. Les challenges se succèdent et il se retrouve dès 2019 au casting de la Warner Bros. Entertainment Inc. en tant que vice-président exécutif du marketing international.
Julien Noble incarne aujourd’hui le rôle de président du marketing international chez Universal Pictures : une ascension qui pourrait inspirer bien des réalisateurs.
Rétrospective
Si on rembobine un peu l’histoire, rien ne semblait présager que Julien Noble partirait à la conquête de l’industrie cinématographique américaine : après un baccalauréat scientifique au lycée agricole d’Hyères, il s’inscrit en IUT Génie de l’environnement, puis à l’UFR Sciences et Techniques de Toulon où il obtient un DEUG en biochimie. Travailler dans la recherche ? Pourquoi pas. Faire une croix sur sa passion pour le cinéma ? Impossible !
Changement de focale donc pour l’amoureux du septième art, qui s’engage dans un BTS Communication des Entreprises à Aix-en-Provence et poursuit avec un Master en Marketing et Communication à Sup de Pub Paris.
“Je viens d’un milieu simple. J’ai grandi dans une famille nombreuse à Solliès-Pont, capitale mondiale de la figue, dans le sud de la France… loin du monde de la communication ! Mais, j’avais un rêve, et j’ai beaucoup travaillé pour atteindre mes objectifs.”
Cerveau droit & cerveau gauche
Julien Noble adorait les cours de mathématiques et, lors de ses études supérieures, il se régalait en cours de stratégie : autant d’éléments indispensables pour poser les bases solides d’une bonne campagne marketing… créative !
Alors qu’il fréquentait encore les bancs de Sup de Pub, les stages en télévision (France Télévisions) et en radio (NRJ) l’ont aidé à ouvrir grand les yeux et les oreilles avant d’entamer sa belle ascension de l’industrie cinématographique. Deux expériences enrichissantes, où il a pu jongler entre son esprit imaginatif et son esprit cartésien :
“Je savais que je voulais travailler pour le cinéma. Mais je désirais être mature professionnellement avant de me lancer, ne pas arriver complètement nu et inexpérimenté lorsque j’aurai décroché mon premier job”, explique-t-il.
Parmi ses meilleurs souvenirs de Sup de Pub, il y a les compétitions. Les étudiants disposent d’une semaine pour monter une campagne marketing 360° à partir d’un simple brief :
“Une mise en situation exceptionnelle, où tout le monde s’encourage. Cet exercice m’a permis d’être plus à l’aise à l’oral, et surtout de rencontrer des gens formidables, avec qui je suis encore en contact aujourd’hui !”, raconte-t-il.
Aujourd’hui encore, l’alumnus engagé n’hésite pas à partager son expérience et à rassurer les étudiants de l’école quant à leurs doutes et leurs questionnements.
Where the Magic lives
Avant de pouvoir se dégourdir les jambes sur les pavés du Walk of Fame, Julien Noble a eu la chance de rencontrer quelques bonnes étoiles, comme Denis Amar ou Xavier Albert. Le premier lui a appris tout ce qu’il savait sur le marketing digital lors de son stage à la 20th Century Fox, et le deuxième lui a ouvert les portes des studios Walt Disney, dont il était directeur marketing France à l’époque.
L’entretien pour intégrer la firme aux grandes oreilles s’est tout de suite bien passé. Mais au moment de prendre congé de Xavier Albert, Julien Noble comprend que le poste de responsable marketing digital est basé à Londres. Or, il ne parle pas un mot d’anglais.
“C’était une opportunité en or ! Alors, j’ai proposé de travailler gratuitement durant 3 mois, en échange de cours d’anglais intensifs. Si après ça, il n’était pas content de moi ou que je ne parlais toujours pas la langue de Shakespeare, il était libre de me renvoyer”, se souvient-il.
Une fois sur place, Julien Noble se dégote un professeur de conversation qui lui fait faire le tour des rayons de chez Harrods pour étoffer son vocabulaire, et enchaîne les répétitions –en anglais- des films de Tom Cruise qu’il connaît par cœur en français. Tel un athlète de haut niveau, il ne recule donc devant aucun entraînement. Et puis un jour, alors qu’il débat avec des amis en sortant du cinéma, il réalise qu’il est incapable de dire si la séance était en français ou en anglais.
Les fauteuils rouges
S’il y a une ambiance dont Julien Noble ne peut se passer, c’est bien celle des salles obscures : “surtout la séance de 22h30 quand tout est calme à l’extérieur”, confie-t-il. Désormais, alors qu’il supervise l’ensemble des départements marketing chez Universal Pictures, on sait qu’il n’y a pas eu d’erreur de casting pour ce cinéphile de la première heure.
Finalement, il existe un film culte pour chaque moment important de sa vie. Petit garçon déjà il regarde les grands classiques avec son grand-père et, à 12 ans, il ose faire le mur pour se rendre en cachette au Festival de Cannes. Comme un caméo, c’est ce jour-là qu’il rencontre Quentin Tarantino pour la toute première fois. Le réalisateur lui offre une affiche de Pulp Fiction dédicacée qui tient le rôle, encore aujourd’hui, de véritable porte-bonheur. Plus tard, l’adolescent propose au directeur du Pathé de La Valette-du-Var qu’il fréquente de publier une critique de chaque film qu’il voit sur un site internet dédié, en échange d’une carte d’accès illimitée. Un très beau moyen d’étancher sa soif de spectateur !
Son conseil : « Continuez à rêver ! »
“Il est important de toujours rêver à ce que vous pourriez faire demain. Je crois que tout est possible. J’ai beaucoup rêvé, mais j’ai surtout beaucoup travaillé pour en arriver là”, affirme-t-il.
Croire en soi est primordial et si on ne le fait pas, personne ne le fera à notre place. Pourtant, pour ne pas que la bobine s’emballe, il faut prendre le temps d’apprendre, de grandir, d’évoluer et de respecter les autres. Travailleur obstiné, Julien Noble semble avoir élaboré son propre business plan depuis bien longtemps. Il s’investit et prend les risques nécessaires pour en franchir toutes les étapes. Mais la fin reste ouverte. Produire un film ? Écrire un script ? Travailler pour le cinéma français ? En jetant un œil sur le storyboard de son parcours, une chose est sûre : nous avons hâte d’assister au prochain épisode !
“Il est important de toujours rêver à ce que vous pourriez faire demain. Je crois que tout est possible. J’ai beaucoup rêvé, mais j’ai surtout beaucoup travaillé pour en arriver là”, affirme-t-il.
Julien NOBLE
ALUMNI SUP DE PUB