portrait
Astucieuse, spontanée et un peu aventurière, Ludivine Romary aime fédérer et venir en aide aux autres en leur apportant des solutions concrètes. Avec son entreprise MyEli, elle cherche à mettre fin à plusieurs problématiques sociétales, comme les violences conjugales, le harcèlement de rue ou encore la vulnérabilité des personnes âgées.
L’intrépide
Après un baccalauréat en Sciences et Technologies de Gestion, Ludivine Romary s’oriente vers un BTS Commerce International au lycée Isaac de l’étoile à Poitiers qui lui donne l’opportunité de séjourner en Floride le temps d’un stage.
Puis, après un BBA INSEEC spécialisé en marketing et communication à l’international en partenariat avec Londres où elle passe plusieurs mois, Ludivine Romary décide de tirer parti de son côté créatif et s’engage dans un Master II en Marketing événementiel & Communication culturelle à Sup de Pub Bordeaux. Une dernière année qui lui a donné l’occasion d’entreprendre, pour son plus grand plaisir :
« J’ai été complètement séduite par le programme de création d’entreprise. Un vrai challenge ! Avec mon groupe projet, on a découvert tous les rouages : analyse de marché, business plan, marketing, RP, management, droit… pour monter un projet innovant, que l’on a présenté devant un jury de professionnels. C’est comme ça qu’est née MyEli ! »
La défense connectée
MyEli, c’est une marque de bracelets connectés discrets et innovants, qui permettent de se rassurer et de prévenir ses proches lors d’un moment d’insécurité. Un joli bijou dont la technologie passe inaperçue, puisqu’il est doté d’une toute petite puce reliée à une application développée par l’agence Mink, permettant d’avertir en un clic seulement des contacts de secours.
Symbole de MyEli, l’éléphant représente des valeurs fortes. Il évoque la puissance, la longévité, la prospérité et la sagesse. Contrairement à d’autres animaux, l’éléphant n’est pas un chasseur ou un prédateur naturel : sa force lui vient plutôt de sa grande taille et de son altruisme. En effet, les pachydermes prennent soin des petits et des aînés avec beaucoup de tendresse. Organisées en groupes matriarcaux, les femelles du troupeau veillent sur les plus faibles et protègent ceux qui n’y arrivent pas seuls. Un logo comme un clin d’œil donc, mais qui n’a pas empêché l’entrepreneuse de développer une collection tout aussi adaptée aux hommes.
Tech for Good
Depuis l’émergence de l’idée lors d’un projet de fin d’étude en plein mouvement #metoo, tout est allé très vite pour MyEli. Ludivine Romary est rapidement remarquée, notamment lors de la Start Up Battle du French Tech Day 2019, puis par l’incubateur Bordeaux Technowest qui accompagne désormais la mise en marché de ses bracelets de défense connectés. Sélectionnée pour représenter la France lors du CES 2022 de Las Vegas – le plus prestigieux salon high-tech au monde -, Ludivine Romary s’y est vue remettre un « Innovation Award » :
« Avec l’équipe de MyEli, nous sommes rentrés avec une multitude de projets en tête, et l’envie de gravir des montagnes. On a clairement une place à prendre aux États-Unis et au Mexique. Mais avant cela, je souhaite développer des collaborations avec des marques, et pourquoi pas distribuer MyEli dans des pharmacies ou d’autres lieux où les femmes victimes de violences conjugales ont facilement accès ».
Made in France
Ludivine Romary, attachée à la valorisation des savoir-faire français, a choisi de sous-traiter la fabrication de ses bijoux connectés et de leur packaging à des acteurs de l’Hexagone :
« C’était logique pour moi de travailler en proximité. Et puis, l’avantage lorsque l’on fait appel à des entreprises et usines françaises, c’est que l’on peut suivre toutes les étapes de fabrication ! »
Ainsi, le prototypage a été effectué auprès du Centre Aquitain des Technologies de l’Information et de l’Electronique (CATIE), le Centre d’Ingénierie des Systèmes en Télécommunications, ElectroMagnétisme et Electronique (CISTEME) de Limoges a procédé aux études sur la radio fréquence, les cartes électroniques proviennent de l’usine de production Synergy de Pessac, tandis que la partie joaillerie est réalisée par Font’Art Créations en Ardèche.
Et ce n’est pas la seule chose qui soit Made in France chez la jeune varoise d’origine, puisqu’elle est également membre des Officieuses, un réseau d’influence et de mise en relation 100% féminin à Bordeaux. Elle y a fait la rencontre de Sandra Pacheco Messibah, la fondatrice de l’agence Hello la com’ qui la conseille aujourd’hui en matière de relations publiques.
De l’hippodrome aux tribunes
Entre communication, marketing, commercial, finance, ou encore digital, Ludivine Romary est épanouie dans son rôle de cheffe d’entreprise et ne s’arrête jamais. Pourtant, elle considère l’entrepreneuriat comme une expérience de vie avant d’être une contrainte ou même une prise de risque. Alors, quand elle ne repense pas à la terrasse de Sup de Pub surplombant la Garonne, la jeune femme se tourne du côté de ses passions pour s’aérer l’esprit et renouveler sa créativité : l’équitation et le football.
Ainsi, elle monte à cheval et suit les championnats dès qu’elle en a l’occasion. C’est d’ailleurs cet intérêt pour le ballon rond qui l’a poussée à travailler comme assistante en développement marketing et événementiel au sein du FC Girondins de Bordeaux en parallèle de ses études. Elle y a fait la connaissance de Stéphane Martin et de Jacques D’Arrigo, respectivement président délégué et directeur commercial du club à l’époque :
« En 2018, j’étais véritablement au cœur de l’action lors de la finale de la coupe de la ligue PSG-Monaco au stade de Bordeaux. C’était fou ! Les Girondins m’ont permis de faire de belles rencontres, des personnes avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui, et qui investissent activement dans MyEli. »
Son conseil : « La confiance en soi, cela se construit ! »
Ludivine Romary considère que l’on peut accomplir de grandes choses lorsque l’on se fait confiance. Pour preuve, lorsqu’elle a commencé, son cahier des charges se résumait à des mots-clés, sans aucun détail technique. Mais la jeune femme savait exactement ce qu’elle voulait et a su aller chercher les compétences qui lui manquaient, notamment auprès de l’ingénieur en électronique Fabien Blancafort.
« Le manque de confiance en soi, c’est un peu le problème des étudiants aujourd’hui. Pourtant, on se révèle lorsque l’on se fait un peu confiance ! Se lancer dans une aventure telle que l’entrepreneuriat met des étoiles dans les yeux et permet de créer sans barrières. Pour le coup, j’adore quand on me dit « Ludivine, ce n’est pas possible, ça ! » et me démener pour que cela le devienne. »
C’était logique pour moi de travailler en proximité. Et puis, l’avantage lorsque l’on fait appel à des entreprises et usines françaises, c’est que l’on peut suivre toutes les étapes de fabrication !
Ludivine ROMARY
ALUMNI SUP DE PUB